Mis en avant

Dao de jing chapitre 16

Se vider de toutes choses,

Asseoir le cœur afin rester dans le calme infini,

Les 10.000 choses s’élèvent et disparaissent en un mouvement incessant , mais il suffit de contempler le coeur du vide sans intention pour atteindre le Passage Mystérieux.

Toutes choses croissent et fleurissent selon une myriade de variations,

Chacun finira par retourner à la racine même de la naissance et de la mort.

Pour revenir à la source on a besoin d’un calme inébranlable.

Ce n’est qu’en restant dans le calme persistant que la nature innée peut être retrouvée.

Retrouver complètement la nature innée est appelé le calme intérieur naturel (Chang).

Connaître ce calme intérieur s’appelle illumination.

Ne pas connaître Chang et agir aveuglément entraînera un désastre.

Si l’on connait Chang, l’esprit est ouvert.

Avec cet esprit ouvert, le coeur s’ouvre.

Avec l’esprit ouvert on agit comme un héro,

On se rapproche du divin et l’on peut égaler le Ciel,

En égalant le Ciel, on peut accomplir le Tao infini.

Ce n’est qu’en accomplissant le Tao que l’on peut se débarrasser de la mort et de la naissance, qui durent éternellement.

Laozi

(Traduction libre de Gérard Edde selon l’enseignement de Yié Tsaï Yang)

Cf : Le silence du Dragon (Editions Chariot d’Or)

Chang : l’état méditatif naturel stable.

La Passage Mystérieux : le pont entre l’existence et la non-existence situé de manière paradoxale à l’intérieur et à l’extérieur du corps.

Tao Te Ching : plus proche du cantonais que du mandarin ?

Dans le secret des échanges avec mes tuteurs de Hong Kong et de Guangzhou, une révélation a effleuré le silence : la musique originelle du Tao Te Ching (Dao De Jing) vibrerait d’une parenté plus intime avec le cantonais qu’avec le mandarin de nos jours.

Tel un écho traversant les millénaires, le cantonais semble avoir gardé la trace des finales consonantiques et le souffle d’un language ancien, berceau des tons actuels. Toutefois, que l’on ne s’y trompe pas : aucune langue vivante ne saurait être le miroir parfait de ce verbe ancestral.

Loin du « chinois classique » poli par les lettrés des dynasties Han ou Tang, le texte sacré se dresse, brut et insondable. C’est une poésie aphoristique, dense et versifiée, héritière des sagesses pré-confucéennes. Forgé dans le métal du Chinois Archaïque (Shànggǔ Hànyǔ), il surgit du tumulte des Royaumes Combattants, frère d’âge des mystérieux manuscrits de Guodian.

Sa langue est un art de l’esquisse et de la profondeur :

Des mots monosyllabiques aux reflets changeants ;

Une syntaxe de pure juxtaposition, sans lien superflu ;

L’absence vertigineuse de temps, de mode ou de personne, ouvrant sur l’universel ;

Des particules oubliées et un lexique philosophique sortant des limbes : 道, 德, 無, 有, 樸, 玄…

Ainsi nous est-il rappelé que la sagesse du Tao s’enracine dans une langue aussi subtile que l’obscurité, et aussi profonde que l’origine.

Gérard Edde

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Le Vaisseau Chong Mai : le fleuve invisible

Le Vaisseau Chong Mai, parfois appelé « Mer du Sang » ou « Océan des Douze Méridiens », occupe une place centrale dans la tradition énergétique chinoise. Sa compréhension varie toutefois selon qu’on l’aborde par la philosophie taoïste ou par la MTC. 

Le Chong Mai et la philosophie taoïste

Dans la philosophie taoïste, le Chong Mai est considéré comme un axe fondamental de la circulation de l’énergie vitale (Qi) et de l’essence (Jing). Il est perçu comme le canal principal reliant la Terre au Ciel à travers le corps humain, et joue un rôle primordial dans l’unification des forces yin et yang. Le Chong Mai n’est pas seulement un canal énergétique : il est le réceptacle originel des énergies ancestrales, et incarne la capacité de l’être à évoluer, à transformer ses ressources internes et à transcender les limitations.

Les taoïstes perçoivent le Chong Mai comme un pont entre l’individuel et l’universel, permettant à l’être humain de s’harmoniser avec les lois naturelles et de cultiver la longévité, la santé et la sagesse. Il est souvent activé et nourri par des pratiques internes telles que le Daoyin, la méditation et l’alchimie interne (Neidan), où la perception et la conscience jouent un rôle prépondérant.

Selon l’alchimiste Zhang Boduan : 

« Dans le corps humain réside un axe invisible, un fleuve de lumière où circule le Souffle unique du Dao. Ce courant ne vient ni du haut ni du bas : il s’élève et descend sans obstacle, reliant le Ciel et la Terre en un même mouvement. C’est ce que les anciens nommèrent le Chong Mai (衝脈), le Vaisseau de la Pénétration — non pas celui des chairs, mais celui du Souffle. »

Zhang Boduan enseigne que « le pratiquant qui fait circuler le Souffle unique (一氣) à travers son corps unit le Yin et le Yang en lui-même ».

Selon la MTC

Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, le Chong Mai est classé parmi les huit merveilleux vaisseaux, qui agissent comme des réservoirs d’énergie et de sang. La MTC le décrit principalement comme le régulateur de la circulation du sang et du Qi, essentiel au bon fonctionnement des organes et à l’équilibre physiologique. Le Chong Mai intervient notamment dans les troubles gynécologiques, les problèmes de fertilité, les déséquilibres émotionnels et la gestion des excès ou des vides énergétiques.

Son trajet anatomique est différemment détaillé en MTC, reliant le bas ventre à la poitrine, puis à la gorge et jusqu’à la tête, et distribuant l’énergie aux méridiens principaux.

Comparaisons

La philosophie taoïste considère le Chong Mai comme un canal de transformation et d’élévation spirituelle, alors que la MTC le perçoit principalement comme un régulateur physiologique du sang et de l’énergie.

  • Les taoïstes mobilisent le Chong Mai par des techniques méditatives et énergétiques, tandis que la MTC utilise l’acupuncture et la pharmacopée pour traiter les déséquilibres associés au vaisseau.
  • Dans la tradition taoïste, le but est l’harmonisation avec le Tao et l’atteinte de la longévité et de l’éveil. En MTC, l’objectif est de rétablir la santé physique et émotionnelle.

Le Vaisseau Chong Mai est un élément clé de la tradition énergétique chinoise, mais sa compréhension diffère selon l’angle d’approche. Pour la philosophie taoïste, il est un canal de transformation spirituelle et d’harmonisation avec les forces universelles. Pour la MTC, il est avant tout un régulateur physiologique et énergétique. Ces deux visions, loin de s’opposer, se complètent et enrichissent la pratique et la compréhension de la santé, du corps et de l’esprit.

Gérard Edde

Traité de Qigong – Editions Dangles

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Ge Hong, philosophe alchimiste : quand le Tao devient science de l’esprit

« Celui qui comprend les transformations peut changer avec le monde sans être emporté par lui. »

Ge Hong, Baopuzi

L’homme qui voulait transformer la vie

Imaginez un lettré du IVᵉ siècle, retiré dans les montagnes du sud de la Chine, penché sur des manuscrits et des fioles d’élixirs. Son nom : Ge Hong (283–343). À la fois philosophe, alchimiste, médecin et lettré, Ge Hong appartient à cette lignée d’esprits chinois pour qui penser le monde, c’est aussi apprendre à le transformer.

Son époque est troublée : les dynasties s’effondrent, les guerres éclatent, les certitudes s’effritent. Face au chaos, Ge Hong ne fuit pas. Il cherche une voie : une méthode pour atteindre une stabilité intérieure, une sorte d’« évolution spirituelle » qui dépasse la simple survie. Cette quête l’amène à écrire son œuvre majeure, le Baopuzi (抱朴子) — « le Maître qui embrasse la simplicité » — où philosophie, observation et mystique dialoguent.

Le Baopuzi, mode d’emploi pour évoluer

Le Baopuzi se divise en deux grandes sections :

  • Neipian (chapitres intérieurs) : pratique spirituelle, alchimie, méditation, quête d’immortalité.
  • Waipian (chapitres extérieurs) : morale, politique, société.

Pour Ge Hong, la frontière entre ces deux sphères est artificielle. La sagesse ne se limite pas à méditer dans une grotte : elle s’incarne dans la vie quotidienne, les relations humaines, la santé, la responsabilité morale.

« Le Dao n’est pas caché dans les montagnes. Il se manifeste dans le cœur de celui qui agit avec droiture. »

Baopuzi

Qu’est-ce que le Dao selon Ge Hong ?

Dao (ou Tao) signifie littéralement la Voie. C’est le principe universel qui anime et relie toutes choses — un flux permanent, source de vie et d’équilibre. Suivre le Dao, c’est vivre en accord avec la nature de l’univers plutôt que contre lui.

L’évolution spirituelle : une alchimie du vivant

Ge Hong voit l’être humain comme un microcosme du monde. Tout ce qui existe dans l’univers existe aussi, en miniature, dans le corps et l’esprit de chacun. L’évolution spirituelle consiste à harmoniser ces forces internes pour se rapprocher du Dao.

1) Cultiver la vertu

Avant toute pratique, il faut purifier son cœur. Sincérité, bienveillance, modération : sans discipline éthique, aucune élévation n’est durable.

« Celui qui veut raffiner l’or doit d’abord retirer les impuretés. Il en va de même pour l’esprit humain. »

Baopuzi

2) Réguler le souffle vital (qi)

L’univers est traversé par le qi, énergie vitale subtile. Respiration, diète, exercices, méditation : stabiliser le qi affine la vitalité et clarifie la conscience. Le corps devient un instrument de connaissance.

3) Pratiquer l’alchimie — intérieure et extérieure

Ge Hong décrit des élixirs et pilules, mais insiste : l’alchimie est d’abord symbolique.

« L’élixir véritable n’est pas dans la marmite, mais dans le cœur qui se transforme. »

Baopuzi

Transformer le plomb en or = transformer l’ignorance en lucidité, les passions en sérénité.

4) S’unir au Dao

Au terme du chemin, le sage devient un immortel (xian) : non pas invulnérable biologiquement, mais accordé au mouvement du cosmos. Sa conscience s’ouvre à une forme d’éternité intérieure.

L’alchimie taoïste, science ou métaphore ?

L’alchimie chinoise ne visait pas seulement l’or. Elle explorait les lois de la transformation : matière, corps, esprit. Les opérations chimiques jouaient un rôle de miroir symbolique du travail intérieur. « Purifier le mercure », « stabiliser le feu » : autant d’images pour désigner aussi les étapes de la méditation et de la régulation du souffle.

Un penseur entre science et mysticisme

On le range parmi les mystiques, mais Ge Hong est aussi un rationaliste avant l’heure. Il s’intéresse à la médecine, à la pharmacologie, à l’astronomie, critique les croyances naïves, documente les effets des minéraux et des plantes. Chez lui, comprendre le monde matériel, c’est déjà comprendre le Dao.

« Celui qui étudie les herbes et les métaux ne s’éloigne pas du Dao : il le contemple sous une autre forme. »

Baopuzi

Son alchimie est une science spirituelle : expérimenter, observer, intégrer — puis transformer.

Microcosme & Macrocosme

Dans la pensée taoïste, l’homme reflète l’univers. Les montagnes correspondent aux os, les rivières au sang, les souffles du vent aux mouvements de l’esprit. Étudier la nature, c’est se connaître soi-même — et inversement. Cette vision unitaire abolit les clivages corps/âme, matière/esprit.

Les « Neuf mots anciens mystérieux » mantras de Ge Hong

Dans le chapitre “登涉” (Dēngshè, « Gravir / Traverser ») du Baopuzi (Neipian, partie intérieure), Ge Hong mentionne une « prière secrète des Six Jia » (liù jiǎ mì zhù 六甲秘祝) :

« On dit encore : quand on entre en montagne, il convient de connaître le secret des Six Jia. La prière est : 臨兵斗者,皆陣列前行. Ce sont neuf caractères. Il faut la réciter discrètement d’une façon continue, sans qu’aucune chose ne la repousse. Le chemin essentiel n’est pas difficile : voici ce qu’on appelle cela. »

Ainsi, les neuf caractères sont :

臨 兵 斗 者 皆 陣 列 前 行

En pinyin : lín bīng dǒu zhě jiē zhèn liè qián xíng.

On en propose souvent une traduction comme :

« Que les soldats de guerre, → tous se rangent en formation et avancent devant moi. »

Une sagesse exigeante, pas une fuite du monde

Ge Hong ne prône pas la désertion sociale. Il défend la discipline quotidienne et la responsabilité morale. Le taoïste accompli n’est pas un rêveur retiré : c’est un être lucide qui agit sans se perdre.

« Le vrai sage n’abandonne pas la société : il y agit sans s’y perdre. »

Baopuzi

Cette position équilibre deux forces souvent opposées : la quête intérieure et mystique du taoïsme et la rigueur éthique du confucianisme. La spiritualité n’est pas évasion, mais maîtrise de soi en pleine action.

Héritage et résonances contemporaines

L’œuvre de Ge Hong a nourri l’alchimie intérieure (neidan), centrée sur la circulation du qi et la méditation. Son intuition d’une évolution consciente du corps et de l’esprit résonne avec d’autres traditions : stoïcisme (purification des jugements), bouddhisme (transformation de l’esprit), soufisme (unité intérieure).

À l’heure où l’on cherche un équilibre entre science, écologie et spiritualité, Ge Hong rappelle que l’élévation ne se sépare pas du réel : elle passe par la compréhension, la rigueur et la transformation du vivant.

Conclusion — Devenir l’alchimiste de soi

Ge Hong n’était pas un rêveur en quête d’immortalité mythique. Il était un chercheur : quelqu’un qui explore les lois du monde pour y trouver un sens opérant.

« Transformer le monde commence par se transformer soi-même. »

Baopuzi

L’évolution spirituelle n’est pas une échappée vers l’invisible, mais un travail patient de transmutation intérieure. Un art de vivre qui invite chacun à devenir l’alchimiste de sa propre existence.

Gérard Edde

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Pour aller plus loin

  • Ge Hong, Baopuzi (traductions partielles en anglais : Fabrizio Pregadio, Robert Campany).
  • Isabelle Robinet, La révélation du Dao.
  • Joseph Needham, Science and Civilisation in China, vol. 5.
  • Livia Kohn, Daoist Mystical Philosophy.
  • Gérard Edde, Traité de Qigong, Editions Dangles

Note : Les citations françaises du Baopuzi ci-dessus sont des traductions libres destinées à la vulgarisation.

J’ai pris cette photo de la tombe de Ge Hong, dans un coin perdu des monts du Guangdong. Elle est toujours fleurie, marquant ainsi une ferveur toujours présente.

Huato et le jeu des 5 animaux (suite)

 

Hua To, grande figure de l’alliance entre Tao et médecine, né en l’an 110 dans le comté de Hao, marcha sur le fil clair du Souffle, reliant silence et remède, plante et pulsation. Sous ses doigts, l’art médical se fit luth: les nerfs vibraient à la caresse de l’aiguille, et la douleur finissait par rendre sa clé. Il laissa un traité comme un jardin de caractères: feuilles de simples, racines patientes, et, plantées entre les lignes, des aiguilles capables de parler au vent des méridiens.

Dans les temples où l’encens écrit la mémoire de l’invisible, sa statuette veille; on dit qu’en retraite, loin des foules, la révélation lui ouvrit la porte discrète des correspondances.

Ainsi ses formules, claires comme des sources, conversent encore avec les sages et les immortels: dialogue de montagne et de nuage, de plante et d’étoile. À qui l’écoute, Hua To murmure que soigner, c’est accorder l’humain au rythme du cosmos, et que chaque souffle, bien guidé, réapprend au corps la danse ancienne de l’harmonie.

Pour la première fois, Hua To introduit la notion de 8 paramètres dialectiques qui deviendront, sous une forme modifiée, la base de la médecine chinoise actuelle.

Ces 8 paramètres sont déterminés par la science de la pulsologie — ou sphygmologie, l’art de capter les signaux émis par le pouls des patients — et l’observation :

  • Le Vide et le Plein
  • Le Froid et le Chaud
  • La Vie et la Mort
  • Le Propice et le Défavorable

Les 8 paramètres actuels de la médecine chinoise sont :

  • Le Vide et le Plein
  • Le Chaud et le Froid
  • Le Yin et le Yang
  • L’Interne et l’Externe

À la fin de la dynastie des Han de l’Est, lorsque les années se comptaient entre v. 140 et 208, un petit pavillon de bois près d’un village bruissait d’odeurs d’herbes chauffées et de vin tiède. Hua Tuo, nom de courtoisie Yuanhua, y faisait glisser son pilon dans un mortier avec la régularité d’un battement de cœur.

Les Chroniques des Trois Royaumes et le Livre des Han postérieurs rapporteront qu’il fut le premier en Chine à endormir un patient pour la chirurgie. Mais ce soir-là, rien n’avait d’historique pour lui, sinon le souffle court d’un homme allongé et l’inquiétude d’une famille rassemblée sous la lampe à huile.

— Maître Hua… murmura la femme, les doigts crispés sur sa manche. Va-t-il souffrir?

— Pas aujourd’hui, répondit-il doucement. Buvez ceci, ajouta-t-il en tendant au blessé une coupe où le vin, ambré, mêlait son arôme à celui d’une fine poudre.

Le Mafeisan (麻沸散; littéralement « poudre de bouillie de cannabis ») se dissolvait avec lenteur. Les paupières du patient s’alourdirent, ses muscles se relâchèrent. Hua Tuo mit de côté le mortier, essuya la lame, fit signe à l’assistant d’approcher la bassine. La pièce n’offrait pour musique que le crépitement de la mèche et le froissement des vêtements. Le geste partit, précis. Une incision nette, quelques points fermes. Le monde, pour l’homme endormi, s’était déjà éloigné.

Quand le patient émergea, la douleur tardait à revenir, comme retenue au seuil du corps. La femme pleurait de soulagement; Hua Tuo, lui, posait deux doigts sur le pouls, comptant, évaluant, puis rangeait la lame dans sa boîte laquée. Endormir pour opérer, mêler le vin à la formule à base de plantes—une anesthésie générale avant la lettre. La rumeur de son audace courut plus vite que les rivières.

Le jour, on le voyait planter de fines aiguilles le long de méridiens qu’il connaissait par cœur, allumer sur la peau les petits cônes de moxibustion dont la chaleur réveillait des zones silencieuses.

La nuit, on le surprenait parfois, immobile au bord d’un bosquet, à écouter. Le vent portait des bruits de pas dans les feuilles, des souffles, des craquements. Du tigre il notait la puissance qui descend dans les hanches; du cerf, l’allongement souple du cou; de l’ours, la densité qui roule dans l’abdomen; du singe, la vivacité des poignets; de la grue, l’axe qui s’élève entre terre et ciel.

De ces observations naquit le Wuqinxi (五禽戲; littéralement « Jeu des Cinq Animaux »). Sur le sol battu d’une cour, il guidait ses patients en daoyin, la « conduite et étirement » du souffle et des membres. — Tigre, disait-il, et les paumes se courbaient en griffes, les omoplates s’ouvraient. — Cerf, et les bras dessinaient des bois, la respiration filait plus loin. — Ours, et le ventre se réchauffait comme un brasero. — Singe, et les articulations se délestaient. — Grue, et la nuque se dressait, le regard se clarifiait. Les silhouettes, d’abord hésitantes, trouvaient un rythme. Dans les torsions fluides, les muscles se souvenaient; dans les suspensions, le souffle s’allongeait. Il voyait se lever, en de lents remous, l’intelligence naturelle d’autoguérison du corps.

Hua Tuo ne séparait jamais ses arts: l’aiguille complétait la décoction, la moxa prolongeait le geste, l’exercice consolidait l’effet. La médecine, pour lui, n’était pas seulement l’art de couper sans douleur; c’était aussi l’art d’éveiller ce qui, en chacun, sait déjà se réparer. Ainsi, sous le ciel changeant des Han de l’Est, tandis que les chroniques s’écrivaient au loin, lui traçait dans les chairs, la fumée des herbes et la mémoire des bêtes un chemin où la science et le souffle marchaient de concert. Et cette voie, longtemps après, continuera de battre au rythme discret d’une lampe à huile, d’un pilon, d’un cœur apaisé.

Selon les Chroniques des trois royaumes, un fonctionnaire militaire nommé Li Cheng souffrait de toux incessante, l’empêchant de dormir aussi bien le jour que la nuit, et il crachait du pus et du sang régulièrement. Dans sa quête de soulagement, il consulta Hua Tuo. Ce dernier diagnostiqua chez Li Cheng un anthrax intestinal, expliquant que le liquide sanguinolent craché lors de ses quintes de toux ne provenait pas de ses poumons. Hua Tuo prescrivit alors une poudre médicamenteuse de 7,5 g à Li Cheng, lui assurant qu’il expulserait environ deux tasses de pus sanguinolent avant d’arrêter de vomir. Il lui promit également une amélioration de sa santé dans un mois, avec une guérison complète dans un an.

De nombreuses formules médicinales et onguents thérapeutiques, dont l’efficacité a traversé les siècles, portent encore aujourd’hui le nom de Hua Tuo, témoignant de son héritage indélébile dans la pharmacopée traditionnelle chinoise. Ces préparations, souvent transmises de génération en génération, sont le reflet de ses connaissances approfondies en matière de botanique et de leurs applications curatives.

Parallèlement à cette tradition orale et pratique, un remarquable traité apocryphe lui est attribué : Le Classique des Organes Internes de Maître Hua. Bien que son authenticité directe soit sujette à débat parmi les historiens de la médecine, cet ouvrage est considéré comme une compilation influente de principes diagnostiques et thérapeutiques qui résonnent avec les innovations attribuées à Hua Tuo, notamment ses approches pionnières en chirurgie et en anesthésie. Il explore en détail les interconnexions complexes entre les organes internes, les méridiens et les pathologies, offrant une perspective holistique sur la santé et la maladie qui a profondément marqué le développement ultérieur de la médecine chinoise.

Le traité de médecine des Cinq Éléments de Hua To, œuvre fondamentale de la médecine chinoise ancienne, ne se contente pas de proposer des formules médicinales, mais les ancre dans une compréhension profonde de la physiologie et de la cosmologie. Ces formules intègrent des ingrédients alchimiques, tels que le Cinabre, une espèce minérale composée de sulfure de mercure, dont l’utilisation était alors courante pour ses propriétés réputées. L’action thérapeutique de ces remèdes est explicitement liée au travail des souffles, ou Qi, qui, selon la pensée taoïste, sont les forces vitales animant le corps et l’univers. La régulation et l’harmonisation de ces souffles sont donc au cœur de la démarche thérapeutique de Hua To, visant à restaurer l’équilibre énergétique du patient.

Parmi les contributions les plus célèbres de Hua To figure sa formule emblématique, souvent appelée la pilule de Hua To au Ginseng. Cette préparation est spécifiquement conçue pour contrer les effets débilitants de la fatigue chronique, apaiser les états de nervosité et d’agitation, et surtout, remédier à la perte de Jing, l’essence vitale. Le Jing est considéré comme le fondement de la vie, la substance primordiale qui nourrit le corps, l’esprit et l’âme. Sa diminution, souvent due au stress, à l’excès de travail ou au vieillissement, peut entraîner une multitude de maux. La pilule de Hua To, grâce à l’action tonifiante du Ginseng et d’autres composants synergiques, vise à reconstituer cette essence précieuse, renforçant ainsi la vitalité générale, la résilience mentale et la longévité.

Il est décédé à l’âge de 68 ans, malheureusement assassiné par Cao Cao, le dictateur des Trois Royaumes, un événement tragique qui a marqué la fin d’une vie dédiée au soin et à l’aide d’autrui. En analysant son parcours, il apparaît qu’il était un thérapeute itinérant, sillonnant les vastes territoires de l’époque pour offrir ses services médicaux et ses connaissances en herboristerie à ceux qui en avaient besoin, sans distinction de rang social. Sa vie était marquée par une simplicité désarmante, loin des fastes et des intrigues de la cour, et une générosité sans bornes, prodiguant ses remèdes et ses conseils avec une bienveillance inébranlable, souvent sans attendre de rétribution.

Un des disciples les plus remarquables de Hua Tuo, Wu Pu, incarnait parfaitement les principes de son maître. Il s’adonnait quotidiennement à la pratique des « Cinq exercices des animaux », une série de mouvements inspirés par les comportements du tigre, du cerf, de l’ours, du singe et de l’oiseau. Cette discipline rigoureuse et harmonieuse lui permit d’atteindre une longévité exceptionnelle, vivant bien au-delà de 100 ans, un témoignage vivant de l’efficacité de ces pratiques ancestrales.

Dans son ouvrage intitulé « Le Classique des cinq animaux », Wu Pu consigna non seulement les détails de ces exercices, mais il y cita également les enseignements fondamentaux de son professeur. Il rapporta ainsi les paroles de Hua Tuo, soulignant l’importance cruciale de l’exercice physique pour le corps humain. Cependant, Hua Tuo insistait sur une nuance essentielle : l’activité physique devait être pratiquée avec modération et discernement, sans jamais atteindre le point d’épuisement. Cette sagesse mettait en lumière l’équilibre délicat entre l’effort nécessaire au maintien de la vitalité et le respect des limites du corps, une philosophie qui résonne encore aujourd’hui dans les approches modernes de la santé et du bien-être.

Gérard Edde

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Sun Si Miao, thérapeute taoïste

 

Dans leQian jin yifang, Sun Sīmiǎo critique l’usage excessif des remèdes externes — souvent toxiques ou violents — au profit d’une approche douce, nourricière et préventive. Il souligne que :

« la nature des drogues est dure et violente, tout comme les soldats impériaux. Comment oser les employer sans précaution ? »

Cela suggère que la maladie peut servir de rappel à lamodération, incitant le patient à se tourner vers des pratiques plus équilibrées, naturelles, et respectueuses du corps.

Dogen et la nature

« Les montagnes et les océans contiennent des mondes entiers faits d’innombrables merveilles. Nous devons comprendre que ce n’est pas seulement notre environnement lointain qui est ainsi, mais aussi ce qui est juste devant nos yeux, même une simple goutte d’eau. » 

(Keisei sanshoku, Shōbōgenzō)

Huato et le jeu des 5 animaux

 

L’une des grandes figures de l’application de la voie du Tao aux sciences médicales et au Qi Gong fut le patriarche Hua To. Celui-ci naquit en l’an 110 de notre ère, dans le comté de Hao (province de l’Anhui). Il développa l’art médical à la perfection et laissa un traité de phytothérapie et d’acupuncture.

 

On trouve sa statuette dans nombre de temples taoïstes, et l’on considère qu’il reçut la majeure partie de son enseignement médical en retrait par révélation. Quantité de ses formules font référence aux sages et immortels du passé.

 

Pour la première fois, Hua To introduit la notion de 8 paramètres dialectiques qui deviendront, sous une forme modifiée, la base de la médecine chinoise actuelle.

 

Ces 8 paramètres sont déterminés par la science de la pulsologie — ou sphygmologie, l’art de capter les signaux émis par le pouls des patients — et l’observation :

 

–   Le Vide et le Plein ;

–   Le Froid et le Chaud ;

–   La Vie et la Mort ;

–   Le Propice et le Défavorable.

 

Les 8 paramètres actuels de la médecine chinoise sont le Vide et le Plein, le Chaud et le Froid, le Yin et le Yang, l’In- terne et l’Externe.

 

Hua Tuo (v. 140-208), nom de courtoisie Yuanhua, était un médecin chinois qui a vécu pendant la fin de la dynastie des Han de l'Est. Des textes historiques, tels que les Chroniques des Trois Royaumes et le Livre des Han postérieurs, mentionnent que Hua Tuo a été la première personne en Chine à utiliser une anesthésie pendant la chirurgie.

Il utilisait un anesthésique général combinant du vin avec une formule à base de plantes appelée Mafeisan (麻沸散; littéralement "poudre de bouillie de cannabis").

 

En plus d'être respecté pour son expertise en chirurgie et en anesthésie, Hua Tuo était célèbre pour ses compétences en acupuncture, moxibustion, médecine à base de plantes et exercices médicaux de daoyin.

Il a développé le Wuqinxi (五禽戲); littéralement "Jeu des Cinq Animaux") en étudiant les mouvements du tigre, du cerf, de l'ours, du singe et de la grue. Sa découverte de l'activation de l'intelligence naturelle d'autoguérison du corps à travers la pratique du Qigong spontané des Cinq Animaux a marqué une avancée significative dans le domaine médical.

 

Selon les Chroniques des trois royaumes, un fonctionnaire militaire nommé Li Cheng souffrait de toux incessante, l'empêchant de dormir aussi bien le jour que la nuit, et il crachait du pus et du sang régulièrement. Dans sa quête de soulagement, il consulta Hua Tuo. Ce dernier diagnostiqua chez Li Cheng un anthrax intestinal, expliquant que le liquide sanguinolent craché lors de ses quintes de toux ne provenait pas de ses poumons. Hua Tuo prescrivit alors une poudre médicamenteuse de 7,5 g à Li Cheng, lui assurant qu'il expulserait environ deux tasses de pus sanguinolent avant d'arrêter de vomir. Il lui promit également une amélioration de sa santé dans un mois, avec une guérison complète dans un an.

 

De nombreuses formules et onguents portent encore aujourd'hui le nom de Hua Tuo et on lui attribue un remarquable traité apocryphe : Le Classique des Organes Internes de Maître Hua.

 

Le traité de médecine des Cinq Éléments de Hua To propose des formules médicinales comprennent des ingrédients alchimiques comme le Cinabre (espèce minérale composée de sulfure de mercure) et leurs actions thérapeutiques se réfèrent au travail des souffles. La célèbre formule de Hua To ou pilule de Hua To au Ginseng combat la fatigue, la nervosité et la perte de Jing (l’essence vitale).

 

Il est décédé à l'âge de 68 ans, malheureusement assassiné par Cao Cao, le dictateur des Trois Royaumes. En analysant son parcours, il apparaît qu'il était un thérapeute itinérant, offrant ses services dans différents endroits. Sa vie était marquée par la simplicité et la générosité.

 

Un des disciples remarquables de Hua, Wu Pu, pratiquait tous les jours les "Cinq exercices des animaux" et a vécu plus de 100 ans. Dans son livre intitulé "Le Classique des cinq animaux", Wu citait son professeur en disant que le corps humain a besoin d'exercice, mais il ne faut jamais en faire au point de s'épuiser.

le Qigong taoïste des cinq animaux et sa relation avec le chamanisme chinois ancien.

Le qigong taoïste des cinq animaux, également appelé « Wu Qin Xi », est une pratique ancestrale qui combine mouvement, respiration et concentration. Développé par le célèbre médecin chinois Hua Tuo au IIe siècle, ce système de qigong imite les mouvements de cinq animaux : le tigre, le cerf, l’ours, le singe et l’oiseau. Chaque animal représente des qualités et des énergies spécifiques qui, lorsqu’elles sont intégrées à la pratique, favorisent la santé physique et mentale.

Les cinq animaux et leurs significations

  1. Le tigre : Symbole de force et de courage, les mouvements inspirés du tigre aident à renforcer le système immunitaire et à développer la confiance en soi.
  2. Le cerf : Représentant la grâce et la légèreté, les exercices du cerf favorisent l'équilibre et la flexibilité, tout en apaisant l'esprit.
  3. L'ours : Par ses mouvements lents et puissants, l'ours incarne la stabilité et la puissance intérieure, aidant à ancrer l'énergie vitale.
  4. Le singe : Avec son agilité et sa vivacité, le singe stimule la créativité et l'intellect, tout en favorisant la joie et le jeu.
  5. L'oiseau : Évoquant la liberté et l'élévation, les mouvements de l'oiseau encouragent l'ouverture du cœur et la connexion avec le ciel.

Le chamanisme chinois ancien

Le chamanisme, quant à lui, est une pratique spirituelle profondément enracinée dans la culture chinoise. Les chamans, ou "wu", étaient des intermédiaires entre le monde des esprits et celui des humains. Ils utilisaient des rituels, des chants et des danses pour invoquer les esprits, guérir les maladies et assurer la prospérité de la communauté.

La relation entre le Qigong des cinq animaux et le chamanisme

La connexion entre le Qigong des cinq animaux et le chamanisme chinois ancien réside dans leur approche holistique de la santé et du bien-être. Les deux pratiques cherchent à harmoniser le corps, l'esprit et l'énergie vitale, ou "Qi".

Le Qigong, à travers ses mouvements inspirés des animaux, permet de canaliser et de cultiver le Qi, tout comme les rituels chamaniques visent à équilibrer les forces spirituelles et naturelles. De plus, les animaux sont souvent considérés comme des totems ou des guides spirituels dans le chamanisme, ce qui renforce l'idée que les mouvements du Qigong peuvent également servir de moyens d'accéder à des états de conscience supérieurs et de communiquer avec le monde spirituel.

Conclusion

En intégrant le Qigong des cinq animaux dans notre vie quotidienne, nous pouvons non seulement améliorer notre santé physique et mentale, mais aussi renouer avec des traditions anciennes qui honorent la connexion entre l'homme et la nature. Que ce soit par le mouvement, la méditation ou le chant, ces pratiques nous rappellent l'importance de l'harmonie entre le corps, l'esprit, et l'univers qui nous entoure. En explorant ces chemins ancestraux, nous pouvons découvrir des trésors de sagesse qui enrichissent notre existence moderne.

Dragon et la mythologie taoïste

Introduction

La présence du dragon dans la mythologie et le taoïsme de la Chine ancienne offre une perspective captivante sur cette créature emblématique. En explorant ses origines mythologiques, nous découvrons les premières représentations graphiques de cette fascinante créature et étudions en profondeur sa signification symbolique. 

Origines mythologiques du dragon chinois

Les origines mythologiques du dragon chinois remontent à plusieurs milliers d’années. Les premières représentations artistiques et culturelles du dragon en Chine remontent à la dynastie des Shang, où il était vénéré en tant qu’entité puissante et protectrice. Le dragon était associé à des éléments naturels tels que l’eau, les nuages et la pluie, symbolisant la force et la fertilité. 

Les premières représentations du dragon dans la mythologie chinoise ancienne sont présentes dans des objets et artefacts archéologiques datant de plusieurs millénaires. Ces premiers dragons étaient souvent dépeints comme des créatures serpentines, munies de griffes et de cornes, symbolisant la force et la puissance. Leur présence dans des poteries, des sculptures et des tableaux témoigne de leur importance en tant que divinités dans la culture chinoise antique, où ils étaient vénérés comme des êtres célestes capables d’apporter la pluie et la fertilité aux terres agricoles.

Signification symbolique du dragon

Le dragon occupe une place prépondérante dans la symbolique chinoise, représentant la puissance, la force et la bonne fortune. Dans la culture ancienne de la Chine, il était étroitement lié à l’empereur et à l’autorité impériale, symbolisant le pouvoir et la domination. En tant que symbole de chance et de prospérité, il apportait des bénédictions aux individus.  Le dragon était souvent représenté avec des perles ou des trésors, symboles de richesse et de prospérité. Son association avec l’eau et les nuages le connectait aux cycles naturels et à la fertilité, renforçant son rôle de protecteur et de créateur. Ainsi, le dragon incarnait non seulement la grandeur et la force, mais aussi la sagesse et la bienveillance.

Le dragon dans la cosmologie taoïste

Le dragon occupe une position de grande importance en tant que gardien des portes célestes. En tant qu’être spirituel, il est chargé de maintenir l’ordre cosmique et de faciliter la transition entre les mondes spirituel et terrestre. Selon les taoïstes antiques, les dragons ont le pouvoir de réguler l’accès entre le ciel et la terre, agissant comme des protecteurs des royaumes divins. Leur présence est considérée comme cruciale pour maintenir l’harmonie cosmique et garantir la sûreté des différentes dimensions de l’univers. Son rôle dans la cosmologie taoïste met en lumière l’importance de l’harmonie entre l’homme et l’univers, ainsi que la croyance en l’interconnexion de tous les êtres vivants.

Dans la mythologie et le taoïsme chinois, le dragon est souvent associé à la force spirituelle, renforcée par son symbolisme de l’eau et des nuages. En tant que créature céleste, il représente la perfection et la transcendance. Les dirigeants chinois ont souvent utilisé l’image du dragon pour légitimer leur pouvoir et incarner l’autorité divine. Dans les pratiques taoïstes, le dragon est vénéré comme un protecteur des énergies vitales et un guide vers l’immortalité. Sa nature mystique et sa capacité à se métamorphoser symbolisent la possibilité pour l’être humain de transcender sa condition et d’atteindre un niveau supérieur de conscience.

Les dragons dans les arts et la culture chinoise

Les dragons occupent une place de choix dans les arts et la culture chinoise, étant représentés dans diverses formes artistiques telles que la peinture, la céramique et la sculpture. En tant que symboles de chance et de prospérité, ils sont fréquemment utilisés comme motifs décoratifs dans l’art traditionnel chinois. Leur présence est également très marquée dans la littérature et la poésie chinoises, où ils sont souvent décrits comme des créatures majestueuses et puissantes. 

Ces représentations artistiques continuent d’influencer l’art contemporain chinois et sont souvent utilisées comme motifs décoratifs dans les œuvres d’art et l’artisanat.

Les dragons occupent une place importante dans la littérature et la poésie anciennes chinoises, où ils sont souvent considérés comme des symboles de puissance, de sagesse et de force. Leur représentation est souvent liée à des thèmes tels que la protection, la prospérité et la chance. En poésie, les dragons sont dépeints avec une aura mystique et majestueuse, suscitant souvent des sentiments de respect et d’admiration. Leur rôle dans les récits et les vers peut varier, allant de protecteurs bienveillants à des êtres redoutables et mystérieux. Les poètes chinois ont souvent utilisé la figure du dragon pour transmettre des messages profonds sur la nature humaine, la spiritualité et l’harmonie avec l’univers.

Les dragons chinois dans le monde contemporain

Dans la société contemporaine, l’influence des dragons chinois demeure prédominante dans la culture populaire. Leur symbolisme de puissance, de protection et de chance continue d’être célébré dans divers aspects de la vie chinoise. Les dragons sont fréquemment utilisés comme motifs décoratifs sur des objets artisanaux, des vêtements traditionnels et même des édifices modernes. De plus, les dragons chinois ont conquis les écrans de cinéma et les pages des livres grâce à des adaptations modernes de leur mythologie. Des films à succès mettent en scène des dragons majestueux et des romans fantastiques transportent les lecteurs dans des mondes imaginaires où les dragons chinois occupent une place centrale. 

Les dragons chinois ont trouvé leur place dans les films et la littérature moderne, en tant que symboles puissants de la culture chinoise. Dans les films, les dragons sont souvent représentés de manière majestueuse et impressionnante, incarnant la force et la sagesse. Le célèbre film d’animation ‘Mulan’ de Disney montre un dragon protecteur nommé Mushu, ajoutant une touche d’humour à l’histoire. Dans la littérature moderne, les dragons chinois sont souvent utilisés comme personnages fascinants, mélangeant tradition et fantastique. Des romans comme ‘Le Clan des Otori’ de Lian Hearn intègrent des dragons dans des récits complexes et captivants, offrant une nouvelle perspective sur ces créatures mythiques.

Du rôle de gardien des portes célestes à celui de symbole de puissance spirituelle, le dragon incarne des valeurs et des croyances fondamentales pour la cosmologie taoïste et la culture chinoise. Les différentes variétés de dragons, tels que le Long et le Shenlong, offrent une richesse de symbolisme et de représentations artistiques, imprégnant la littérature, la poésie et les arts chinois. 

Qigong des Griffes du Dragon